Thèse soutenue

Recherches sur la preuve par record dans les pays wallons au bas Moyen âge

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Auteur / Autrice : Jean-Luc Lefebvre
Direction : Yvonne Bongert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du droit
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le moyen age ne fut pas l'age d'or du temoignage. Les contemporains s'en sont, au contraire, defies. Dans le domaine proprement civil, ils n'y recouraient qu'en derniere extremite, a condition qu'il y eut un ecrit. Un ecrit etait aussi indispensable quand ne restait plus en vie qu'un seul des temoins preconstitues mais il fallait y ajouter un serment special. Tous ces moyens de preuve avaient en realite une vocation subsidiaire. On ne les employait que lorsqu'on ne pouvait plus faire autrement et on ne manquait pas de les conjuguer, de les additionner comme pour montrer encore plus qu'on s'en mefiait davantage. L'aveu mis a part, la confiance n'etait accordee qu'au record. C'etait un moyen de preuve superieur, comparable au notariat. Ce qui le differenciait fondamentalement du temoignage etait une institution qui dans les terres romanes du diocese de liege a porte le nom significatif de mise en garde de loi. C'etait une operation de preconstitution de la preuve qui intervenait officiellement en audience. Toutefois une telle procedure ne fut possible que parce qu'il existait prealablement un corps d'hommes assermentes, tenus en vertu de leur serment de conserver la preuve. L'etude du record dans le berceau des carolingiens conduit ainsi a revoir la hierarchie des preuves en droit coutumier. Elle permet de mieux saisir les raisons qui expliquent que les hommes du temps se soient acharnes a confectionner autant d'ecrits. Mais elle ouvre aussi des perspectives nouvelles sur la societe medievale ou les prud'hommes et les