Jawlenski ou le visage promis
Auteur / Autrice : | Itzhak Goldberg |
Direction : | Fanette Roche-Pézard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et sciences de l'art |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'étude porte sur la problématique du visage, telle qu'elle se pose dans l'oeuvre d'Alexej Jawlensky (1864-1941), peintre russe émigré en Allemagne. Cette oeuvre, qui hésite entre la représentation figurative et abstraite du visage, comme s'il y avait une incompatibilité fondamentale entre ce dernier vestige de la représentation et les exigences de la non figuration permet de porter un autre regard sur la modernité, et d'en redéfinir les termes et les enjeux. Comment un peintre contemporain en arrive-t-il à centrer la quasi-totalité de sa production autour du visage ? Pourquoi ce peintre, que tout destinait a adhérer à l'abstraction, à commencer par son environnement artistique et l'utilisation de la technique sérielle, ne reste-t-il qu'un ''compagnon de route'' de l'abstraction? Comment peut-on, au XXème siècle, choisir comme paradigme de son oeuvre une forme aussi traditionnelle que celle de l'icône ? La fragilité de la position de Jawlensky, due à ces choix paradoxaux, est ultimement sanctionnée par l'histoire de l'art, sanction que confirme la notoriété très relative dont jouit le peintre. Les trois termes, l'abstraction, le visage, l'icône, entretiennent chez Jawlensky des rapports très étroits. Le terme central est celui de l'icône. Son importance capitale engage une réflexion théologique. Se situant entre le visible et l'invisible, l'icône permet à Jawlensky de rester à la limite du figuratif et de l'abstrait et de s'inscrire dans la tradition tout en la renouvelant. Jawlensky offre l'exemple d'un artiste qui, en participant à la modernité sans y adhérer, fait l'expérience des frontières : entre expressionnisme et fauvisme, entre figuration et abstraction, entre visage et icône.