Brillance et apathie : figures de l'art et de la littérature au XXe siècle
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Mourey |
Direction : | Louis Marin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Stratégie et esthétique du détail. Trait brillant, détail monstrueux, fascinant, insignifiant. . . La 1ere partie de cette étude repère diverses pratiques du détail. L'esthétique de Hegel lui fournit la ''police du détail'' qui a été dominante dans l'art occidental : le détail est soumis à une logique de la totalité, de l'unité, de la spiritualité. A celle-ci sont opposées d'autres pratiques qui privilégient le fragmentaire, le périphérique, le marginal, l'aléatoire. La IIe partie reprend le problème du détail, du trait minimal à partir de la vision brillante et de la vision apathique, telles qu'elles se réalisent dans l'art du XXe siècle. Le vif, le gris et le clinquant. . . Cézanne qui veut être la ''plaque sensible'' du paysage, est un des maitres parmi ceux qui se mesurent au vif de la sensation. L'herbe est l'un des motifs de cette brillance : bouquet d'aubépines proustien, amandier et mimosa de Bonnard, lilas de Ponge, intensités herbeuses chez Simon, Cueco, Edouard Pignon. . . Plutôt qu'un catalogue des motifs iconographiques de la brillance et du gris, il s'agit d'analyser le dispositif figural qui les produit. Le trait éclatant, l'élément neutre apparaissent alors comme rejets d'une écriture, d'un rythme. Détail, dé-taille et logique figurale sont inséparables. L'enjeu est d'en saisir les règles, en considérant qu'à l'intérieur d'une même oeuvre opèrent des logiques, des aisthesis contradictoires