Cesare Beccaria et la France des Lumières
Auteur / Autrice : | Raymond Abbrugiati |
Direction : | Norbert Jonard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études italiennes |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Résumé
Cesare Beccaria est successivement comparé à cinq grandes figures: Montesquieu (vol. I); Voltaire et Rousseau (vol. II); Helvétius et Diderot (vol. III). La méthode comparative permet de faire émerger les principales caractéristiques de la pensée philosophique, politique et pénale de Beccaria et de situer cette pensée par rapport à l'aventure des Lumières françaises. Montesquieu et voltaire, vétérans des Lumières, dégagent la pensée des cadres de la théologie, de la métaphysique substantialiste dualiste, de la méthode scolastique et posent les bases de la pensée des Lumières dont Helvétius et Beccaria représentent la floraison en développant une pensée immanentiste, moniste, scientifique, probabiliste et structurale. Rousseau, accroché à un dualisme substantialiste, représente une pensée opposée à celle de Beccaria. Politiquement, Beccaria développe une idéologie gibeline qui tend à expulser le religieux de la sphère temporelle. Il préconise une déféodalisation totale de la société (liquidation des pouvoirs intermédiaires) et un renforcement du pouvoir central (formule du despotisme éclairé). Le Diderot de la maturité fait apparaitre le caractère conjoncturel et date de la pensée philosophique et politique de Beccaria mais aussi l'universalité de sa pensée pénale qui propose une justice déféodalisée ''nationalisée'' et légalisée.