L'homme et l'orchidée : histoire d'un regard
Auteur / Autrice : | Pierre Besnehard |
Direction : | Jean-Claude Bouvier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Pour theophraste, l'orchis grec etait une herbe medicinale dont les racines, selon les cas, favorisaient ou entravaient la procreation. Cette ambivalence resulte en fait d'une lecture symbolique de la forme et du cycle vegetatif de ces tubercules, qui inspira certains rites magiques de fecondite, du maghreb a la suede : un tel ''signe'' remonterait aux temps proto-historiques, ou les orchidees europenne etaient des plantes alimentaires de cueillette. La culture occidentale operera ensuite une reduction symbolique du signe antique. Le christianisme en censurera la fonction venerienne, les humanistes en demonteront les speculations magiques et les naturalistes linneens acheveront la rationalisation en triant les formes et les proprietes ''objectives'' de cette famille botanique. L'exploration des mondes exotiques introduira de nouvelles especes chargees de nouvelles legendes : la fievre orchidomane debordera la raison scientifique, et ces fleurs mysterieuses deviendront le symbole de la passion romantique. Au 19eme siecle, darwin y verra l'accomplissement de l'evolution vegetale, et les biologistes reveleront leur complexe vie symbiotique. Aujourd'hui, les mythes neo-vitalistes les prennent comme exemples de l'harmonie universelle. Tout au long de l'histoire des cultures, l'orchidee est donc un miroir ou se refletent les reves de l'humanite.