Des parlers à la langue : le napolitain et le provençal face à l'italien et au français (XVIIIe-XXe) : étude des effets de l'institution d'une langue nationale sur les parlers
Auteur / Autrice : | Pierre Pasquini |
Direction : | Philippe Joutard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Résumé
L'institution d'une langue nationale vise a y ramener les parlers de tous les citoyens. Elle empeche ainsi la formation d'autres langues a partir de ces parlers, qui demeurent cependant en tant qu'objets de science, et de nostalgie. L'etude des parlers d'une communaute immigree italienne par une enquete orale montre que cette institution agit sur la conscience des parlers, le plus souvent avant d'agir sur la pratique. Elle amene a un examen de ce processus institutionnel a partir de deux exemples : le napolitain et le provencal. L'impossibilite de l'institution d'une langue napolitaine est mise en evidence par l'ouvrage de l'abbe galiani, ''del dialetto napoletano'', par les evenements de la revolution parthenopeenne et, au 19e, par les vocabulaires dialectaux, refusant chacun a leur maniere un statut au napotitain. Le provencal est dans le meme cas par rapport aux evenements revulutionnaires, aux dictionnaires et au role de l'ecole. Mais l'emergence du felibrige dans la seconde moitier du 19e entraine une institution symbolique, sans consequence sur la pratique, permettant toutefois au provencal d'avoir la dignite d'une langue. Les parlers provencaux restent exclus de ce processus et, comme le napolitain et les parlers des immigres, ne peuvent pretendre a aucun statut.