Musique(s) de saint-john perse
Auteur / Autrice : | NICOLE HERRMANN MARCEAU HERRMANN |
Direction : | Robert Mauzi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1990 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Influence de la musique sur la poesie de saint-john perse est plus profonde qu'on ne l'a pense jusqu'ici. La metaphore musicale prend donc, a son propos, une valeur operatoire exemplaire. Il serait peu pertinent de vouloir rattacher saintjohn perse aux compositeurs de musique concrete. Plutot que sur les bruits de l' environnement naturel, son interet se porte sur les phenomenes du langage, musiques simplement virtuelles. En revanche, ses liens personnels tres etroits avec le milieu musical neo-classique expliquent l'importance qu'il accorde aux notions de fugue et de contrepoint. Elles seraient, selon lui, "la base de tout art". L'etude des structures de l'enonciation dans ses poemes revele une ecriture polyphonique: chaque theme est repris successivement dans un ordre regulier par plusieurs voix (recit anecdotique, puis effusion lyrique et transposition symbolique). Les messages, parfois obscurs, de ces voix, une fois superposes, s'eclairent reciproquement. Seule la lecture silencieuse permet la perception du contrepoint textuel. Cette attitude, familiere aux musiciens qui "entendent" une partition en la lisant, explique pourquoi saint-john perse interdisait de reciter ses poemes. Confirmation interessante de cette these: la plupart des compositeurs qui se sont inspires des poemes de saint-john perse traitent le texte en fugue et contrepoint. Ils aboutissent ainsi a une exegese, revelatrice parfois de ses contradictions internes. D'ou les relations tendues entre le poete et ses adaptateurs musicaux.