Thèse soutenue

Les écrits de Georges Rouault et la critique d'art de son temps : quelle parole possible pour la création ?

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Auteur / Autrice : Anne-Marie Zucchelli-Charron
Direction : Henry Bouillier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1990
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les écrits de Georges Rouault, peintre français (1871-1958), reposent sur un paradoxe fondamental, car ils mêlent au plaisir d'écrire, la crainte de nuire au geste pictural; il s’oppose d'abord au pouvoir dogmatique des critiques et tournent en dérision ceux qu'il caricature en bavards ou en despotes. Mais ils affirment aussi les réticences du peintre à l'égard des théories des artistes d'avant-garde comme des présomptions de l'institution. Pourtant il recherche à travers les mots le moyen de témoigner de la profonde émotion et de la spiritualité gagnée à peindre. Il crée une imagerie développée dans tous les textes, et joue sur les métaphores pour évoquer la puissance du geste pictural. Il tient de celui-ci la révélation d'une intelligence sensible qui fait de l'artiste un voyant et de l'art une voie de connaissance de l'homme. Cette conception de l'art trouve des échos dans les textes critiques de ses amis écrivains, Joris Karl Huysmans, Jacques Maritain et Léon Bloy qui développent une critique tournée autour du mythe de l'artiste; Gustave Moreau, Marcel Arland et André Suarès, attentifs à l'ensemble du processus créateur, qui font de la critique une œuvre littéraire seconde. Le texte critique de Rouault offre un éclairage sur son œuvre picturale; mais il est porteur aussi et surtout d'un profond appel à l'éveil de la sensibilité et du désir.