Causalité et création : le continu et le discontinu dans l'oeuvre d'Henri Bergson
Auteur / Autrice : | Théoni Kapoyanni |
Direction : | Jean-François Marquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1990 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'examen de la compatibilité entre les notions de continuité et de liberté s'avère nécessaire dans le cadre d'une recherche sur la notion de création dans la philosophie bergsonienne. L'idée de durée créatrice suggère une conception de l'être comme un arrachement continu a lui-même. On observe, chez Bergson, d'une part, une scission originelle du même en altérite (ou de l'un en multiplicité qualitative) et, d'autre part, l'altération de la réalité par l'intermédiaire d’un dédoublement opéré par l'intellect (qui correspond à sa transposition en une multiplicité quantitative). Entreprenant de définir les présupposés de la brusque apparition d'un discontinu fonctionnel (en tous points diffèrent d'un discontinu artificiel) dans la continuité du réel, on est conduit à la notion de force. La notion de création se détermine par rapport à deux types de continuité, diamétralement opposés : une continuité homogène unilinéaire, source de l'identique et du répétitif, et une continuité hétérogène profonde porteuse de discontinuités imprévisibles, perceptibles par intuition. Il convient donc d'établir une distinction entre une causalité logique ou mécanique et une causalité créatrice agissant comme une cause a-causale. Le réel en tant que devenir créateur épargne au discontinu un isolement stérile et préserve le continu d’une inéluctable nécessité. La notion de création suggère ainsi, chez Bergson, la progression du continu vers le discontinu et, à l'inverse, l'intégration du discontinu dans le continu.