Thèse soutenue

Le processus de paupérisation et de prolétarisation de la paysannerie marocaine : genèse, mécanismes et formes d'évolution

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Auteur / Autrice : Moulay Rachid Abderrazak Alaoui
Direction : Marcel Mazoyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1990
Etablissement(s) : Paris 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Yves Goussault, Gilles Bazin

Résumé

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A travers l'analyse du phénomène d'appauvrissement et de prolétarisation de la paysannerie marocaine, il s'avère que: dès la seconde moitié du 19eme siècle, date de l'institutionnalisation de l'insertion de l'agriculture marocaine dans la division internationale du travail, la paysannerie est entrée dans une ère d'instabilité (appauvrissement, perte de moyens de production, exode rural. . . ) Qui sera activée sous la colonisation (1912-1956) et accentuée dans le Maroc indépendant. L'intégration des paysans au niveau de la sphère de la circulation prédomine sur leur intégration au capital productif. L'appauvrissement croissant d'une proportion de plus en plus importante de la paysannerie, cumule avec un fort taux d'accroissement démographique (3%) et un morcellement excessif des exploitations, qui en résultent, sont à la base du développement d'importants mouvements migratoires vers les villes. La prolétarisation qui se produit est précaire, insuffisante et hiérarchisée selon l'espace où elle s'effectue : rural, urbain, extranational. Ces paysans appauvris, exodes, s'entassent dans des bidonvilles insalubres ou la pauvreté rurale alimente celle du milieu urbain. En fin de compte, il s'agit plus d'une marginalisation de la paysannerie que d'une prolétarisation car il n'y a pas une incorporation pleine et entière dans le système capitaliste qui reste minoritaire, tout en dominant l'économie du pays. En effet, le système capitaliste emploie moins d'ouvriers qu'il ne ruine d'artisans et ne libère de paysans.