La notion d'action directe
Auteur / Autrice : | Christophe Jamin |
Direction : | Jacques Ghestin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 1990 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La majorite de la doctrine francaise contemporaine estime que les actions directes parce qu'elles constituent une exception aux principes de relativite des conventions et d'egalite des creanciers, doivent etre exclusivement fondees sur une disposition legislative expresse. Cependant, l'etude historique du mecanisme, qui rejoint d'un point de vue theorique l'evolution du discours juridique des xixe et xxe siecle revele son origine doctrinale et jurisprudentielle. Ce sont en effet des principes d'equite et de justice commutative qui ont permis sa reconnaissance en dehors meme de lois speciales. L'action directe constitue ainsi un mecanisme correcteur des dispositions des articles 1165 et 2092 du code civil. Il se manifeste dans des situations de fait fort diverses qui marque cependant trois grandes categories, a savoir un transfert de valeur, une logique indemnitaire et un esprit de compassion. Cette analyse permet de refuter l'explication plus recente de l'action directe tiree de la notion de groupe contractuel. Elle favorise en outre un rapprochement des actions directes en paiement, en garantie et en responsabilite dont l'origine commune facilite un raisonnement par analogie pour fixer de communes conditions d'exercice, marquees par un conflit permanent, au profit de leur titulaire, entre la reconnaissance d'un droit propre et le maintien d'un droit derive du rapport d'obligation liant le debiteur intermediaire au sous-debiteur.