Religion catholique et Contre-Révolution : essai sur les origines de l'insurrection vendéenne de marc 1793

Catholic religion and counter-revolution; origins of the march 1793 vendean insurrection

• Auteur / Autrice : Louis-Marie Clénet
• Direction : Marie-Françoise Furet
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance en 1990
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

La contre-revolution francaise se situe dans la lignee de la contrereforme. Elle puise l'essentiel de son argumentation dans sa doctrine, aussi bien sur le plan religieux que politique. Deux facteurs principaux rendent la rupture entre l'eglise catholique et la revolu tion presqu'inevitable : le cesaro-papisme des auteurs de la constitu tion civile du clerge et la distance prise avec le rigorisme et les devotions de la contre-reforme par les elites du xviiie siecle. La crainte des menaces sur la religion catholique romaine ravive, au sein du peuple, de vieilles haines contre les ''heretiques'' , protestants, au premier chef, mais aussi, philosophes, fronc-macons et jansenistes, fustiges par le ''parti devot'' au xviiie siecle. La penurie alimentaire et l'aggravation des impots suscitent un mecontentement populaire, qui accroit le divorce entre les catholiques et la revolution. L'affaire du serment donne le signal d'une contreoffensive catholique, pacifique, a ses debuts, mais, qui finit par deboucher localement sur des actions violentes, qui atteignent leur paroxysme en vendee. Le mouvement contre-revolutionnaire, eparpille en foyers d'agitation tres circonscrits par les autorites jacobines, semble surgir surtout, dans tous les bastions de la contre-reforme catholique, eriges au xviie siecle, contre le protestantisme.

The french counter-revolution is the daughter of the counter-re form. It derives its major arguments from its religious and political doctrine. Disagreement between the catholic church and the revolution was almost inevitable for two main reasons : first, the 'clerical' constitution's authors are cesaro-papists, secondly, the french elite was repulsed by counter-reform rigorism and worship. The fear of threats against the catholic roman religion rekindles, among the people, old hatred against heretics, huguenots above all, but also, against philosophers, freemasons and jansenists, persecuted by the 'pietist party' during the eighteent, century. Popular discontent, sprin ging from penury or heavier taxation widens the gap between catholics and the revolution. The ecclesiastic oath of 1791 launches the catholic counter-attack, peaceful at the beginning, but, which produces more and more riots, and a civil war in vendee. The counter-revolutionary movement, scattered in numerous areas and bounded by republican troops, seems to rise up, at first, in all the bastions, erected by the counterreform against huguenots. During these events, clergymen are often idle bystanders, but some of them are not reluctant to commit themselves, alongside