Rôle des organismes dans l'édification et l'évolution de l'atoll de Mururoa (Polynésie française)
Auteur / Autrice : | Christine Perrin |
Direction : | Bruce Harold Purser |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre, Océan, Espace. Géologie |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Résumé
L’Atoll de Mururoa constitue, grâce à ses sondages carottés, un matériel de choix pour l’étude des modalités de l’édification récifale holocène et pléistocène. Les biofaciès, interprétés sur le plan paléoécologique et environnemental, en fonction de critères biologiques, sédimentologiques et diagénétiques, conduisent à distinguer quatre types de paléooenvironnements : le front récifal, la pente externe, le « platier » récital et l’arrière-récif. Dans les forages du lagon, l’évolution des paléoenvironnements témoigne de l’installation très progressive du lagon actuel après l’enfouissement du pointement volcanique sur lequel s’appuyait un petit édifice situé vraisemblablement en arrière d’une barrière récifale. A l’échelle du forage, les faciès, caractérisés par des peuplements autochtones d’arrière-récif, traduisent l’approfondissement général de l’ensemble. Sur la couronne septentrionale de l’atoll, l’édification récifale, sur les 200 mètres supérieurs de la série carbonatée, a été réalisée en cinq étapes majeures. Chacune d’entre elles est exprimée par la mise en place d’un corps récifal, qui correspond à l’accrétion effectuée durant un interglaciaire ou après la dernière glaciation. Dans chaque corps récifal, la croissance s’effectue en relation avec la montée relative du niveau de la mer, et se trouve limitée vers le haut par un arrêt de la transgression, suivi en général, par une régression. La baisse du niveau marin détermine l’installation d’un, nouveau récif en contrebas, reposant sur un substratum constitué par l’édifice antérieur. Sur sa bordure externe, l’atoll de Mururoa apparaît ainsi formé d’un système complexe de récifs frangeants, chacun d’entre eux enveloppant le corps récifal précédent, et servant de substratum à celui qui lui succède. Les parties inférieures de chaque corps récifal sont déterminées pas une croissance à dominance nettement verticale et une faible extension latérale. Au contraire, les parties supérieures des corps récifaux montrent une forte accrétion latérale et une croissance verticale réduite. Cette différenciation représente, vraisemblablement la réponse de la croissance récifale aux variations de la vitesse de remontée du niveau marin. Ainsi les stratégies de croissance définies à partir des récifs holocènes (Davies et Marshall, 1979) semblent s’appliquer aux édifices coralliens pléistocènes ou plus anciens.