Surrealisme, marxisme et utopie (these sur travaux)
Auteur / Autrice : | Louis Janover |
Direction : | René Lourau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
Le surrealisme (1924-1969) a d'emblee fondee la singularite de son exigence sur le refus de la litterature et la critique radicale de la specialisation artistique et du statut social qu'elle implique. Or, cette dimension artistique est tres vite devenue dominante, refoulant l'utopie revolutionnaire initiale. Comment expliquer une telle evolution, si l'on ecarte l'idee de ''trahison'', mode d'interpretation tautologique et passe-partout? la logique de son evolution impliquait que le surrealisme, tout en consolidant ses positions sur le terrain artistique, trouve dans le bolchevisme son complement politique. Apres une courte phase utopique, pendant laquelle il s'est efforce d'ouvrir un espace en dehors du milieu artistique traditionnel, et de s'y ancrer, le surrealisme devient une avant-garde artistique et litteraire. Et il doit chercher a l'exterieur, dans la politique, l'appui revolutionnaire qui lui manque desormais a l'interieur. Le groupe definit alors ses positions conformement aux interets pratiques de ses membres : autonomie de la creation artistique, d'une part, engagement politique, d'autre part. Et il concoit l'alliance de ces deux tendances a l'image de sa conception de la revolution : une avant-garde artistique radicale se greffe sur une avant-garde politique depositaire de la theorie revolutionnaire. Le marxisme politique correspond parfaitement a l'idee que les surrealistes se font de la revolution proletarienne. Elite d'intellectuels petits-bourgeois en rupture de ban, ils lient leur destin au mouvement ouvrier revolutionnaire par la mediation d'une organisation (le pc) ou d'un chef charismatique.