Thèse soutenue

Les populations de Mytilidae de Kerguelen (océan Austral) : génétique et adaptation à l'environnement de Mytilus desolationis

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Auteur / Autrice : Michel Blot
Direction : Jacques Soyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Mytilus desolationis (Mytilidae), espèce endémique de l'archipel de Kerguelen, constitue un modèle original pour l'analyse du polymorphisme enzymatique du fait de son isolement géographique et de sa ressemblence avec deux Mytilidae continentaux, M. Edulis et M. Galloprovincialis qui sont l'objet de nombreuses recherches en génétique des populations. Le niveau taxonomique de M. Desolationis a pu être fixé sous le rang spécifique puisque ce taxon n'a pas montré de caractéristique génétique nouvelle par rapport à M. Edulis et M. Galloprovincialis au niveau enzymatique. Par contre la perte de nombreux allozymes rares est le signe de l'absence d'une immigration régulière, mais il indique aussi que le taux de mutation n'intervient pas de manière significative dans la génétique de cette semi-spéciès. Le caractère insulaire très marqué de M. Desolationis ne serait pas du à une barrière génétique mais plus vraisemblablement à la présence d'une barrière géographique, la convergence antarctique. Les populations de M. Desolationis sont très différenciées spatialement pour les loci polymorphes analysés. Le niveau de différenciation entre populations voisines à Kerguelen est équivalent à celui de populations très éloignées en Atlantique ou en Méditerranée. La distribution spatiale des fréquences génotypiques aux loci polymorphes de M. Desolationis distingue trois régions génétiques qui correspondent à trois régions hydrologiques. L'analyse du polymorphisme de longueur de fragments de restriction de l'ADN mitochondrial dans les deux régions les plus différenciées au niveau enzymatique confirme l'absence de panmixie pour l'ensemble de l'archipel. A l'intérieur de ces régions, la différentiation spatiale est en corrélation avec les facteurs de l'environnement, principalement les variations de salinité, mais aussi le mode d'exposition et les ressources trophiques.