Thèse soutenue

Pouvoir yoruba : dimensions sacrales et cognitives : étude de cas en République populaire du Bénin

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Auteur / Autrice : Claude Assaba
Direction : Claude Rivière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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En parlant des institutions politiques dans les sociétés de la tradition, les anthropologues ont souvent mis l'accent sur ''le lien dialectique existant entre le pouvoir et le sacre''. Mais ce lien suffit-il pour comprendre toutes les manifestations du pouvoir? Le sacre, souvent assimile au religieux, doit être repense dans le contexte propre au monde yoruba, société a état dont l'organisation politique de type centralise se légitime par ses mythes cosmogoniques et étiologiques et par sa permanence à travers une temporalité sans cesse (ré) interprétée dans le cadre de pratiques divinatoires, de réaménagements de l'espace et de survenances dans les vécus personnels. Dans cette société, si le sacre permet l'adhésion collective aux valeurs prônées par le pouvoir, il reste tout de même que les savoirs religieux, oraculaire et la ''sorcellerie'', portions particulières des traditions, interviennent pour réguler le pouvoir lui-même en se portant comme condition de son partage. Il s'ensuit que la force du pouvoir réside dans son caractère collectif. Ainsi, chez yoruba, l'exercice du pouvoir est fondamentalement un exercice des savoirs. De plus, l'acteur principal du théâtre politique, le roi, n'accède pas d'emblée de son vivant (et même à sa mort), au statut de roi-dieu, comme l'ont noté par erreur certains ethnologues. En effet sa sacralisation et la sacralité de ses fonctions ne constituent pas les critères de son accession à cette dignité. Au total, le pouvoir est appréhende ici comme la connexion entre l'histoire humaine et l'éternité du cosmos et des dieux.