Quelques figures de la crise socio-culturelle, du déclin et de la fin, dans leur rapport avec une anthropologie dynamique
Auteur / Autrice : | François Vuillez |
Direction : | Alex M. Coblentz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’anthropologie de l'acculturation et des mutations objectivise les transformations de l'homme sans se référer a l'unité d'une histoire. Cependant elle met en cause les limites de l'humain et renoue avec des formes d'évolutionnisme. La culture, toujours centrale, cesse d'être un concept opératoire: système stable et mobile, autonome et assujetti, elle relève du paradoxe. C’est à la fois une engrammation empirique et une structure d'anticipation, en aveugle; option incalculable sur l'avenir collectif. Le point de vue dynamique met à nu ce qu'il y a de mystique dans toute institution: projection rêveuse d'un soi vide. Dans la vie des sociétés, la mort, symbolique et réelle était pourvoyeuse d'ordre et caution des maitrises. La vitesse, la profondeur des changements créerait-elle une autre historicité? La fonction instituant de la culture en serait comme ébranlée, pour le meilleur et pour le pire. Si la crise touchait au fondement, elle dessinerait une figure digitalisée du mouvement de la civilisation, a partir d'un accident majeur mais cryptique affectant la condition humaine. Ce serait alors moins une déculturation; moins une fin de l'histoire par outre passement; que, bien plutôt, un cisaillement interne, venu de loin avec ses contraintes couplées. Le nihilisme moderne serait une dévastation activiste: une atteinte à la métarègle qui veut qu'il y ait des règles; une détresse due à l'excellence, une façon d'être malade de cela même qui fait sa force. Méconnaissant ses propres normes par scrupule épistémologique, l'anthropologie dynamique semble mal préparée à affronter une telle question.