La philosophie pratique de Schopenhauer
Auteur / Autrice : | Kamal Yazigi |
Direction : | Jean-François Marquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
L'éthique de Schopenhauer est traditionnellement considérée comme une éthique de la renonciation et de l'abnégation. La négation du vouloir-vivre est présentée comme son point culminant. Ce travail vise à montrer que quand Schopenhauer parle de négation du vouloir-vivre, ce n'est nullement avec une intention normative ou morale mais dans le but simplement de décrire une possibilité extrême de la vie pratique. La philosophie morale traditionnelle est basée sur l'erreur de croire que les exhortations morales peuvent transformer la conduite de l'homme. Mais l'homme n'est pas libre, par conséquent la morale n'aura sur lui aucun pouvoir. L'éthique de Schopenhauer sera descriptive, toute entière au niveau de l'analyse. Elle révèle que l'homme est fondamentalement égoïste mais qu'il est parfois accessible à la pitié. Seule une action motivée par la pitié mérite-t-elle d'être appelée morale. Mais la pitié, pas plus que la renonciation, ne peut être commandée. C'est une question de disposition innée. Ce que l'homme peut faire en revanche, c'est de devenir, par l'intelligence, plus prudent. Il y a tout un art de vivre schopenhauerien complètement négligé par les commentateurs. La sagesse pratique, ou la prudence, est la seule recommandation de Schopenhauer et le dernier mot de sa philosophie.