Les formes de conscience politique et communautaire au liban et en syrie a l'epoque du mandat francais (1920-1939)
Auteur / Autrice : | Nadine Méouchy |
Direction : | Dominique Chevallier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Fondee sur des sources d'archives diplomatiques et militaires, sur les documents de la presse et sur des ouvrages publies divers, cette recherche s'attache a montrer les effets de la creation des etats modernes, et dependants, sur les principales composantes de la societe levantine. Sont mises en evidence des dynamiques politiques et sociales analysees sous trois angles : le monde des campagnes, les villes et les elites urbaines, et les communautes a partir du cas original que constitue le liban. L'etude des resistances rurales armees (isabat 1918-1920, grande revolte 1925-1927), des mobilisations urbaines des annees trente et de dynamiques politiques en syrie et au liban montre le maintien des structures et des solidarites sociales de base et des representations mentales collectives qu'elles commandent. La modernite politique de l'europe, a travers l'image de l'etat-nation et l'idee de raison universelle, vecue a la fois comme une aspiration et une remise en cause par la societe du levant, provoque prises de conscience, resistances et nouvelles formes politiques. En syrie comme au liban, pour le groupe social de base, la communaute, l'enjeu de la survie face a l'etat moderne est le meme. Dans les deux pays sous mandat francais, les communautes, dirigees par leurs elites, ont reussi soit ouvertement dans le regime confessionnel libanais, soit implicitement par la negation politique de la realite sociale, a vider de toute substance l'acte fondateur de l'etat moderne qui est l'unite nationale.