Thèse soutenue

La bordure, élément décoratif du vitrail roman (XIIème siècle)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alain Matthey de L'Etang
Direction : Léon Pressouyre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

FR  |  
EN

En dépit d'une longue tradition d'études sur le vitrail roman, les bordures des verrières du 12eme siècle restent très mal connues. Ces bordures se composent d'une succession de motifs analogues formant l'encadrement des vitraux. De nombreux édifices religieux du moyen-âge européen et de nombreuses collections de par le monde détiennent une quantité non négligeable de ces compositions décoratives, fragments isolés ou bordures complètes, parfois encore in situ. L'inventaire proposé ici offre à la fois l'histoire, la description, la critique d'authenticité, des propositions de datation et des remarques concernant le style des fragments disponibles. Au-delà de la diversité des motifs pris en compte (215 au total), se dégage une typologie fondée sur l'examen attentif des compositions, des modes de répétition ou de succession des motifs dans la bordure et de leur disposition au regard de l'axe vertical des verrières. La mise en évidence de types dont on suivra les correspondances dans d'autres techniques d'art en vogue à cette période, nous éclaire sur le mode de transmission des motifs et contribue, en relation avec l'étude technique des réseaux de plombs, à montrer que les peintres-verriers ont eu recours à des modelées, communs à plusieurs techniques, et à des ''cartons'', dont l'utilisation répétée a été montrée surtout pour le début du 13eme siècle. L'élaboration des motifs prouve que s'opère ici la fusion de sources décoratives très diverses et une synthèse fondée sur une nouvelle interprétation de l'acanthe et la palmette byzantine, et sur la création de nouveaux ornements végétaux en étroite relation avec des structures géométriques, en assurant l'encadrement et un vocabulaire décoratif emprunte aux techniques du métal. Cette nouvelle synthèse, en dépit d'interprétations locales, offre la fidèle traduction de l'esthétique ''précieuse'' du 12eme siècle.