Thèse soutenue

La tendance rationaliste chez les ismaélites yéménites

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Auteur / Autrice : Nageeb Abdul Malek Salem
Direction : Pierre Thillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La question de l'intellect et son rôle constitue le noyau central de la philosophie ismaélite. Tout en liant l'intellect, d'une manière ou d'une autre à l'idée de la prophétie et de l'imamat, comme il apparait dans leur pensée concernant l'ijtihad, l'âme et les nécessités rationnelles, les ismaélites accordent une importance à la spéculation rationnelle et a l'enseignement. Le monde de la création est le résultat du néant et d'un acte volontaire, l'ismaélisme part de trois notions : la création, la résurrection et la formation du monde. Selon cette optique, le premier intellect est d'une antériorité de connaissance et non pas d'une antériorité d'existence. La création du monde de la nature (sublunaire et supra lunaire) est réglée par des lois exclusivement naturelles. La pensée ismaélite réfute tout attribut de dieu tel qu'il ressort de sa conception de la révélation. Ces attributs désignent le premier intellect. Tout en reconnaissant l'existence de dieu, les ismaélites ne peuvent ni le décrire ni déterminer son essence. Le concept du retour s'applique à l'âme, seule, sans le corps, d'où cette distinction entre une âme obéissante s'élevant vers ses propres limites supérieures pour approcher le dixième intellect et une autre âme désobéissante destinée à la décomposition et donc à la matérialisation. Concernant la loi, les ismaélites la soumettent à l'interprétation au même titre que la prophétie considérée inéluctable après chaque période bien déterminée. De la même manière, les miracles font l'objet d'une interprétation rationnelle. Quant à l'Imamat, malgré son importance au sein de la pensée ismaélite, il est défini dans un cadre qui s'élargit et se restreint selon les périodes.