Concurrence, croissance et modernisation de l'industrie francaise du sciage de 1950 à 1986
Auteur / Autrice : | Pierre Roux |
Direction : | Pierre-Noël Giraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Economie industrielle |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Paris, ENMP |
Résumé
Dans cette thèse une démarche d'économie industrielle a été adoptée, privilégiant l'analyse des structures industrielles et des comportements des agents économiques. Après l'exploitation des statistiques d'entreprise, une enquête auprès d'une trentaine de scieurs a été réalisée, dans les Landes et le Massif Central. Les scieries marchandes représentant 3000 artisans et pmi, et 70% de la production totale de sciages en France, constituent un ensemble organisé et relativement homogène l'industrie du sciage malgré la variété des propriétés fonctionnelles et des utilisations des sciages. L'espace stratégique de l'industrie française du sciage est fort limité, sauf en amont, ou des situations d'oligopsone (de nombreux offreurs sont confrontes à quelques acquéreurs) sont fréquentes à l'échelon local. Sa logique de concurrence est alors basée sur des ententes entre les scieurs également exploitants forestiers pour la répartition des ressources forestières et des rentes d'oligopsone. Sa logique de croissance en découle: la forte croissance d'une entreprise, en affaiblissant les ententes locales, supprime les rentes d'oligopsone. Par ailleurs, le scieur souhaite faire courir un risque minimal à son patrimoine, et l'expansion de son entreprise, rendue également difficile par l'atomicité et l'hétérogénéité des marchés traditionnels des sciages, est rarement un de ses objectifs. Depuis 1973 environ les conditions de fonctionnement de la logique de concurrence disparaissent progressivement induisant une crise économique de l'industrie du sciage. La modernisation, définie comme la conversion des scieries traditionnelles à un mode de production industriel et concurrentiel, consiste à rééquilibrer les différentes fonctions des entreprises: le développement de la fonction commerciale des scieries induit les autres aspects de la modernisation, et notamment la réorganisation des approvisionnements en bois.