Le fait de grève
Auteur / Autrice : | Sophie Dion-Loye |
Direction : | Gérard Couturier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 1989 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Résumé
Le droit de grève reconnu comme "principe particulièrement nécessaire a notre temps" est érigé en liberté publique par le préambule de la constitution de 1946. Cependant, le domaine du droit de la grève est particulièrement confus et complexe et des solutions réputées acquises sont trop souvent inconcevables. Le pouvoir du juge en présence d'une liberté publique est pourtant précisément défini et délimité. Il vérifie que les limites d'exercice du droit ont été outrepassées pour conclure à la faute dans l'exercice du droit, a l'abus du droit. Mais il ne peut pas s'arroger le rôle du législateur, qui n'a pourtant pas règlementé l'exercice du droit de grève, en attribuant à la grève des conditions supplémentaires à sa définition. Une définition restrictive vaut règlementation. C'est oublier que le droit ne fait que consacrer et protéger une donnée sociale, une réalité première, un fait brut toujours compris et vécu de manière identique, au signifié constant. Par conséquent, il n'y a pas de définition restrictive ou large de la grève. Il n'y a pas de définition dualiste ou unique de la grève. Il n'y a pas de définition classique ou actuelle de la grève. Il y a le fait de grave.