Le Phénomène criminel dans les sociétés traditionnelles d'Afrique centrale
Auteur / Autrice : | Maryse Raynal |
Direction : | Gabriel Roujou de Boubée |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences criminelles |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’Afrique est à l'heure actuelle tiraillée entre deux mondes aux valeurs profondément antinomiques : le monde traditionnel, pétri de sacralité et le monde moderne matérialiste. La criminalité centrafricaine est le reflet de ce malaise endogène : criminalité traditionnelle et criminalité de ''type occidental'' coexistent en s'opposant. Mais la notion de criminalité n'est pas appréhendée de la même façon par la loi et par les hommes. Est considère comme crime dans la société traditionnelle tout ce qui perturbe les forces vitales et tout ce qui porte atteinte a la sureté publique ; le crime revêt donc une double nature : physique et mystique. A contrario certains actes qui apparaissent normaux, sinon conseilles pour la majorité de la population sont ériges en infractions par le code pénal centrafricain. La justice ''moderne'' se révèle donc inadaptée à la pensée et à la société traditionnelle et s'avère incapable de juguler la criminalité qui en émane. Seule une approche ethno-criminologique de la criminalité traditionnelle peut permettre de comprendre la réaction sociale face à la législation et à la déviance, peut concourir a la redéfinition de l'acte criminel et nous aider a repenser la signification et le rôle de la peine afin que disparaisse cette inadéquation de la justice aux hommes auxquels elle s'applique.