L'heritage de s. Sylvestre, la crise cathare et la reforme de thomas d'aquin
Auteur / Autrice : | Roland Poupin |
Direction : | Marc Lienhard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences des religions |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008) |
Résumé
La premiere partie esquisse l'histoire de la structuration progressive de la chretiente latine medievale, et souligne la dimension a la fois traditionnelle et critique du catharisme. La deuxieme partie s'interesse au catharisme en lui-meme. La secte, occidentale, n'a pas vu le jour sans l'information dualiste due au contact d'ascetes occidentaux avec les bogomiles orientaux. Toutefois, en fonction de son arriere-fond theologique ''augustinien'', l'occident interprete le dualisme bogomile, monarchien selon les sources orientales, de facon plus radicale. Le catharisme occidental est en effet logiquement dyarchien. Dans un premier temps, cela se traduit par un rejet moral radical de toute implication dans le siecle - surtout ecclesiale : les possessions vaticanes focalisent l'opposition. A l'accroissement de l'influence monarchienne, repond la reaction des cathares les plus conservateurs, qui structurent dogmatiquement leur dyarchianisme. Ce sont les racines des schismes cathares occidentaux. La specificite du catharisme occidental est ici precisee. La troisieme partie se penche sur la rencontre du 13e siecle latin avec le neo-aristotelisme arabe. Portant un regard plus positif sur la nature, ce mouvement est ''dedualisant''. Mais opposant nature et grace, il recele lui aussi des potentialites dualistes. Thomas d'aquin, assumant ce corpus aristotelicien, en eradique le dualisme latent en refusant cette opposition par son attitude augustinienne d'adhesion a priori a la foi en la creation ex nihilo. ''dedualisant'' par son augustinisme le neo-aristotelisme, il en assume l'aspect ''naturaliste'', ''dedualisant'' ainsi en retour son heritage augustinien. L'integration thomiste du ''neo-naturalisme'' se presente des lors comme une force d'impact contre le catharisme d'occident, distorsion dualiste de la tradition augustinienne. Mais le thomisme ne produit cet effet qu'en etant aussi un facteur destabilisant pour la structure classique - forme politique de l'augustinisme - de la chretiente medievale.