Les conceptions esthétiques d'Alfred Döblin jusqu'en décembre 1914
Auteur / Autrice : | Françoise Delpy |
Direction : | Georges Pons |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Jusqu'a la Première Guerre Mondiale, la réflexion sur l'art occupe une place prépondérante dans l'œuvre d'A. Döblin. Les conceptions esthétiques de l'écrivain se dessinent dès ses premiers écrits (1896-1903). Elles sont plus amplement exposées, en 1905, dans la pièce Lydia und Maxchen, et plus directement exprimes dans les articles publiés entre 1909 et 1913 dans les revues Das Theater et Der Sturm. Mais c'est dans un ouvrage peu étudié, et dont la publication intégrale ne date que de 1980, qu'elles sont le plus complètement développées, Die Gespräche mit Kalypso über die Musik. Döblin y érige la musique en modèle esthétique, mais énonce un programme qui vise déjà la littérature. L'examen des conceptions esthétiques de Döblin telles qu'elles apparaissent dans les écrits rédigés avant 1914 et en suivant la chronologie rédactionnelle de ces textes montre certes une évolution (la réflexion esthétique se fait plus pragmatique, le matérialisme esthétique issu de la réflexion sur la musique s'avère inapplicable au roman), mais révèle avant tout la permanence des thèmes (rapport de l'art à la réalité), des points de vue (liaison de l'esthétique, de la philosophie et de la médecine) et des positions (rejet de l'intellectualisme, du psychologisme, de l'anthropocentrisme, défense de l'autonomie du créateur, pluralisme esthétique, conception de l'art comme d'une révélation, prééminence sur l'art de la vie comme totalité). En 1913, après une confrontation avec les futuristes italiens, Döblin publie son Berliner Programm. Il y appelle un nouvel art épique au service du naturalisme philosophique professé depuis les premiers écrits. Le programme esthétique de l'écrivain est alors, pour l'essentiel, en place. Döblin s'éloigne du Sturm et achève son premier grand roman, Die drei Sprunge des Wang-lun.