Les modalités de couplage de la chaine redox photosynthétique à la phosphorylation dans les chloroplastes
Auteur / Autrice : | Claude Sigalat |
Direction : | Yaroslav de Kouchkovsky |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences naturelles |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Gadal |
Examinateurs / Examinatrices : Yaroslav de Kouchkovsky, Pierre Gadal, Giorgi Forti, Claude Lance, Jean-Michel Galmiche | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Lance |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'énergie nécessaire au métabolisme est fournie par l'ATP qui est formé, pour l'essentiel, au niveau des membranes internes des mitochondries ou des chloroplastes. Ces membranes contiennent les chaînes rédox respiratoires ou photosynthétiques et les enzymes de phosphorylation, c'est-à-dire les facteurs de couplage ou ATPases. Selon Mitchell (1961), c'est la différence de potentiel électrochimique du proton (ΔµH) à travers ces membranes qui assure la liaison énergétique entre les chaînes rédox et les ATPases. Le ΔµH comprend un terme chimique (osmotique), ΔpH, et un terme électrique, ΔΨ. On montre ici, avec des chloroplastes, qu'en modifiant les propriétés physico-chimiques du milieu on change la résistance de la phase interne des vésicules aux courants de protons et par cela même la nature du couplage. A cet effet, nous avons comparé les forces thermodynamiques (ΔµH, réduit ici à ΔpH, ΔΨ étant négligeable ou même annulé) et les flux couplés: vitesse de synthèse d'ATP (VP) et de transfert d'électrons (Ve). Les chaînes rédox font intervenir l'un (PS1) ou l'autre (PS2) des systèmes photosynthétiques, ou les deux. Les mesures comparées en D20 et H20 montrent qu'il existe des ΔpH locaux, différents du ΔpH moyen mesurable et qui sont plus faibles aux points de fuite des protons, les ATPases, qu'à leurs sites de translocation rédox. Si l'on module l'influx des protons dans les thylacoides (réduction de l'éclairement) ou leur efflux (fuites artificielles créées par la nigéricine), les courbes flux-force obtenues ne sont pas superposables. En jouant sur la topographie membranaire (le PS2 est concentré dans les régions granaires, le PS1 et les ATPases dans les régions stromatiques), on vérifie bien que la résistance latérale aux protons croît avec la distance. L'hypotonie et une concentration ionique élevée, semblent rompre les barrières de diffusion qui isolent la membrane du milieu et diminuent les résistances latérales aux H+, ce qui délocalise le ΔpH. On obtient le même effet en présence d'amines qui transporteraient les protons le long de la membrane et de l'interface vers le cœur des solutions. Ces résultats confirment et précisent le modèle de microchimiosmose généralisée proposé précédemment et qui intègre dans un même ensemble la théorie classique de Mitchell et les différents schémas de couplage localisé.