Pouvoir pathogène de Leptosphaeria maculans et réaction hypersensible de Brassica spp. : intervention d'une pathotoxine, la sirodesmine PL., et d'une phytoalexine, la brassilexine
Auteur / Autrice : | Thierry Rouxel |
Direction : | Alain Coléno |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Leptosphaeria maculans (Desm. ) Ces et de Not (Phoma lingam), agent de la nécrose du collet des crucifères, produit une toxine: la sirodesmine PL. Sur feuilles ou cotylédons de colza (Brassica napus L. Var. Oleifera), cette épipolythiopipérazinedione cause une lésion comparable au symptôme primaire de la maladie. Sa toxicité pour les Brassica résistantes ou pour des plantes non-hôtes suggère que la sirodesmine PL n'est pas impliquée dans la spécificité parasitaire. L'incorporation de [14C] uridine dans les ARN de tissus embryogènes de colza est rapidement et fortement inhibée par la sirodesmine PL. Sa phytotoxicité est spécifiquement supprimée par le zinc et un apport nutritif enrichi en cet élément augmente la résistance de colzas cultivés en serre. Une interaction de la sirodesmine PL avec le zinc de métalloenzymes est proposée. Diverses moutardes (Brassica juncea, B. Nigra et B. Carinata) présentent une résistance de type hypersensible à L. Maculans. Une contamination par le parasite, ou un stress, provoque l'accumulation d'une phytoalexine dans ces moutardes. Ce composé original (brassilexine: C9H6N2S) a été purifié par CLHP. En milieu liquide, 12,5 mg1-1 de phytoalexine empêche la germination de pycniospores de L. Maculans. Après une élicitation abiotique, cette substance, non détectable dans les plantes-témoin, est synthétisée plus précocement et s'accumule en quantité plus importante dans B. Juncea que dans B. Napus. L'inhibition de l'accumulation de brassilexine par l'actinomycine D, la cycloheximide et la sirodesmine PL indique que sa présence résulterait d'une synthèse de novo. La sirodesmine PL, ajoutée au point d'inoculation, permet par ailleurs la contamination de Brassica juncea par L. Maculans. Un rôle de suppresseur des réactions de défense de la plante par cette toxine est envisagé. La corrélation entre la résistance hypersensible et la capacité d'accumulation de brassilexine en réponse à une élicitation non spécifique apporte des données supplémentaires au ''test cotylédonnaire'' des sélectionneurs.