Thèse soutenue

Reconstruction in vitro d'une peau humaine vivante : modèle d'étude de la physiologie, de la physiopathologie et de la pharmacologie cutanée : applications thérapeutiques

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Auteur / Autrice : Bernard Coulomb
Direction : Louis Dubertret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)

Mots clés

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Résumé

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Le développement d'une peau humaine vivante in vitro aboutit à un modèle d'étude original de la biologie cellulaire au niveau d'un tissu ou d'un organe dont les associations cellules-cellules, ou cellules-matrice sont définies. De plus, la reconstruction d'une peau humaine est d'un intérêt primordial pour la couverture des grands brûlés. La peau équivalente, réalisée avec des cellules humaines normales ou pathologiques, est reconstruite en deux temps: le premier conduit à un derme équivalent, le second consiste à recouvrir ce derme équivalent par un épiderme. Cette peau permet non seulement l'étude de chacun de ces deux tissus, mais aussi l'étude des interactions dermo-épidermiques. Le derme équivalent est déjà par lui-même un modèle d'étude original. En effet, les fibroblastes cultivés en trois dimensions dans une matrice de collagène ont une différenciation proche de celle qu'ils ont in vivo. De plus, il est possible d'évaluer quantitativement des fonctions cellulaires qui ne peuvent pas être abordées dans d'autres systèmes de culture (telle que la contraction des fibroblastes), et de moduler ces fonctions par des agents pharmacologiques. L'utilisation de petites biopsies cutanées comme source d'épidermisation des dermes équivalents permet d'obtenir un épiderme proche de celui existant in vivo, et d'évaluer quantitativement la croissance et la différenciation épidermique. Mais l'intérêt majeur de cette peau vivante reconstruite est d'être modulable, tant au niveau des constituants du derme et de l'épiderme, qu'au niveau des associations dermo-épidermiques qu'elle autorise. Ainsi nous avons pu identifier différentes fonctions des fibroblastes normaux qui conduisent à favoriser l'épidermisation, et démontrer que des fibroblastes psoriasiques sont capables de stimuler de façon excessive la croissance de kératinocytes normaux. Ce modèle permettant l'étude des interactions dermo-épidermiques est un outil important pour la pharmacologie, car il permet d'identifier l'influence d'un agent pharmacologique sur chacun des deux tissus. Cette peau équivalente vivante est greffable chez l'homme. Son principal avantage est d'apporter, en même temps qu'une couverture épidermique, un tissu conjonctif dont la présence semble indispensable pour les qualités de la greffe à long terme.