Le roi Wen, fondateur de la maison royale des Zhou : données factuelles et contexte relationnel

King Wen, founder of the royal house of Zhou : the factual data and the relational context

• Auteur / Autrice : Nathalie Monnet
• Direction : Jean-Pierre Diény
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Etudes Extrême-Orientales
• Date : Soutenance en 1988
• Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

Mots clés contrôlés

Chine -- 1122-221 av. J.-C. (Dynastie des Zhou)

Politique et gouvernement -- Chine -- Jusqu'à 221 av. J.-C.

Civilisation -- Chine -- Jusqu'à 221 av. J.-C.

Mots clés libres

Wen Wang

Wu Wang

Résumé

Wen Wang ne fut pas le roi Zhou qui renversa la prestigieuse dynastie des Yin-Shang. De son vivant il n'entreprit aucune action militaire contre les Yin, n'accéda pas au trône suprême et acheva sa vie sous le règne du dernier souverain Shang, Di Xin. Il revint à son fils, le roi Wu, de sceller à jamais le destin des Yin-Shang et d'imposer par les armes et dans le sang la maison des Zhou à la tête du monde civilisé. Or, ce n'est pas Wu Wang, accusé d'être régicide et usurpateur, mais son père, Wen Wang, que les anciens honoreront comme le premier souverain des Zhou et loueront comme un parangon de vertu. Les maigres données biographiques concernant Wen Wang (son père Wang Ji, son emprisonnement à Youli, ses campagnes militaires) que l'histoire évenementielle nous permet de recueillir ne nous aident pas à saisir la préeminence absolue du roi Wen. C'est seulement en analysant les relations privilégiées et uniques que Wen entretenait avec Wu et avec le ciel, dont il détenait le mandat, que nous pouvons admirer avec quelle subtilité l'idéologie légitimatrice des Zhou a transformé un chef militaire et un planificateur de premier plan en un roi fondateur de la maison royale des Zhou, modèle inégalé pour toute l'histoire chinoise.

Wen wang was not the Zhou King who overthrew the prestigious Yinshang dynasty. During his lifetime, no military action was taken against the yin; he himself never ascended the throne and died while the last Shang sovereign, di xin, was still in power. It was to be his son, king Wu, who with a bloody sword forever sealed the fate of the Yin-Shang and imposed the house of Zhou at the head of the civilized world. Nevertheless, it was not Wu Wang, accused of being a regicidal usurper, but his father, Wen Wang, that the ancients honored as the first Zhou king and glorified as the paragon of virtue. The meager biographical data that factual history enables us to gather (his father Wang ji, his imprisonment at Youli, his military campaigns) does not help us to grasp the absolute preeminance of king Wen. Only by analyzing the privileged relationships of a unique nature that link Wen Wang to Wu Wang and to heaven, from which he holds his mandate, are we able to wonder at the dextrous skill with which the legitimizing Zhou ideology transfigured a first rate military commander and planer into the founder-king of the royal house of Zhou and an unsurpassed paradigm for all subsequent chinese history.