Le crime, phenomene humain. Lecture comparative et differentielle des principales theories explicatives du crime au xixeme et au xxeme siecles
Auteur / Autrice : | Jean-Michel Labadie |
Direction : | Jacques Gagey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
A l'ombre de la psychiatrie, des le debut du xixeme, le crime est devenu objet scientifique et de nombreuses theories ont voulu expliquer son etiologie individuelle. Une lecture globale de ces tentatives a revele d'une part, qu'elles n'obeissaient pas a une progression lineaire, mais qu'elles consacraient d'invariables evidences malgre la difference des arguments presentes, et d'autre part, que leurs modelisations disparaissaient souvent brutalement, donnant l'impression d'un echec definitif. Une lecture plus specifique a permis de comprendre que si, au siecle dernier, on a voulu anthropologiquement donner sens au crime a partir du corps du criminel, et si plus recemment, on a voulu y voir psychanalytiquement l'aveu d'une economie psychique particuliere, le crime chaque fois est apparu comme mettant en visibilite l'origine de l'homme, puis mettant en evidence une absence d'interiorite. Mais ni l'anthropologie, ni la spychanalyse n'ont pu sauver la criminologie. Lorsqu'une theorie veut faire du crime un phenomene humain, elle ne peut en faire que le theatre de son propre fonctionnement mythique, croyant voir dans son effet de rupture ce qu'elle imagine etre l'origine de l'humain, et dans son aspect negatif, ce qu'elle decrit comme etant l'absence de differenciation. Il n'est pas de theorie sur le crime qui ne soit une theorie demythifiee.