Jeunes de Bacongo : dynamique du phénomène sapeur congolais
Auteur / Autrice : | Justin-Daniel Gandoulou |
Direction : | Georges Balandier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie. Anthropologie sociale et culturelle |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les témoignages des européens du 16e siècle laissent entendre qu'il existait au Congo un ancien royaume important dont la civilisation avait été modifiée par ses très anciens contacts avec l'occident. On note déjà à cette époque chez les kongo, un désir de paraitre. Si les biens importes de l’Europe acquièrent une importance grandissante, l'usage que le congolais en fait et le sens qu'il leur attribue est sans doute diffèrent. C’est le cas du vêtement. L’apparition à bacongo, au cours des années cinquante des clubs de jeunes comme les ''existos'', les ''cabarets'', les ''simple et bien'', etc. , principalement caractérises par l'effet de démonstration vestimentaire le laisse comprendre. La répercussion de ces valeurs, d'une génération à l'autre, génère un habitus relatif au paraitre et donc au vêtement, et fait de bacongo un quartier a vieille tradition du paraitre, du ''vêtir''. Vingt ans après les ''existos'', les ''simple et bien'', etc. , apparaissent les sapeurs'', qui partagent l'essentiel des valeurs de leurs prédécesseurs. C’est à travers la ''sape'' et la sous-culture qui la sous-tend que ces jeunes se sentent enfin exister, créent leur identité. Mais la sape semble être aussi un moyen de contestation et ou de réhabilitation sociale. De plus, leurs comportements les font passer dans leur société pour des délinquants, des marginaux. Cette marginalité (qu'on pourrait dire ludique) finit par se cristalliser et s'avérer préjudiciable au moment où les ''sapeurs'' tentent une intégration sociale dans leur société. Deux histoires de vie singulières illustrent le processus d'acculturation à la sous-culture des ''sapeurs''.