Jean Amrouche (1906-1962) : itinéraire et problématique d'un colonisé : analyse de son oeuvre publiée (poésie, critique littéraire, journalisme politique) à la lumière de documents inédits (journal, correspondance)
Auteur / Autrice : | Réjane Le Baut |
Direction : | Jeanne-Lydie Goré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études arabo-islamiques |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Jean Amrouche, berbère et chrétien, est mort, miné intérieurement d'avoir voulu être français et algérien, au nom des valeurs que la France lui avait inculquées. Poète, il se mua en critique littéraire, directeur de revue (L'Arche) puis interlocuteur de grands écrivains à la radio (Gide, Claudel, Mauriac, Ungaretti, Giono). Dans cette période d'intégration à l'occident, son âme céda la place à la partie la moins noble de son être. Mais il gardait remords et nostalgie de cette ''ombre morte de lui-même''. Parallèlement à son métier d'écrivain et de critique, il vécut le drame spirituel du colonisé. Il s'évertua à proclamer que le problème algérien était en réalité un problème français: la France ''de l'évangile des droits de l'homme et de l’Egalite des chances'', la France ''mythique'' est par vocation libératrice des peuples. Selon lui le combat algérien pour la dignité et l'indépendance n'était pas un combat contre la France. Il s'y engagea par la parole, l'écrit et les négociations secrètes. Ce faisant il retrouva l'âme de son peuple et de son héros éponyme Jugurtha, et dans le même temps, la veine poétique. Son itinéraire est éclairé par son journal (1928-1962), sa correspondance (820 lettres retrouvées), des notes et brouillons, des émissions littéraires ou politiques, tous documents inédits.