Le moi et l'experience du vide. Victor segalen : le fils du ciel, rene leys, peintures, steles
Auteur / Autrice : | Anne-Marie Grand |
Direction : | Michel Décaudin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Résumé
A travers la lecture des textes ecrits (ou commences) en chine, entre 1909 et 1914, il s'agissait d'approcher, de preciser le ''mystere central'' autour duquel s'organise l'oeuvre de segalen. Refusant d'en faire l'objet d'une quete metaphysique, celle de l'etre, le point de depart a ete ''qui suis-je ?'', question recurrente dans l'ensemble de l'oeuvre. Des avant la chine, elle se posait et nouait etroitement ecrture et quete du moi profond. La chine, reconstruite sur trois elements cles : l'architectre, le taoisme, l'ecriture des caracteres, allait en inflechir le sens en faisant de l'ecriture moins le lieu d'une quete du moi que celui de la conquete d'un je. Le fils du ciel en tente l'aventure douloureuse et perilleuse ; son echec engendre les oeuvres qui le suivent. Chacune a sa facon reprend le meme parcours, contourne avec tant d'insistance le point central, interdit et fuyant qu'il prend peu a peu forme, en creux, et trouve enfin son nom : desir. La reconnaissance de ce qui vague dans le vide central autorisera la mise a mort de rene leys (l'enfant merveilleux) et le depart du narrateur abandonnant pekin au passe. Ce qui colore le centre fait vaciller le nom secret : ''je licorne''. Source d'angoisse et de promesse, il revele la coupure originelle, le point de non retour ou l'autre a bascule dans l'ailleurs et ou a pris naissance le langage par ou l'autre qui est je se reconquiert. L'indicible devient peu a peu dicible a travers ses symboles : mort, ecriture, empereur, enfant, eunuque, femme -femininite-. Apres rene leys, equipee sera pris en charge par un je plein, sujet de l'ecriture, n'existant que pour et par elle.