Thèse soutenue

Le sentiment de l'amour dans l'œuvre et la vie de Simone Weil

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Auteur / Autrice : Micheline Mazeau Liesse
Direction : Maurice de Gandillac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Simone Weil, de tempérament passionné, avait à l'égard de la passion, la plus grande méfiance. Il semble qu'elle ait reporte sur l'amour charnel, les griefs qu'elle adressait à cette dernière. Pour elle, le désir, lorsqu'il s'arrête sur la créature se trompe d'objet. Dans ces conditions, le seul amour des autres possible, dans l'ordre électif, est l'amour chaste ou l'amitié. Lorsque le sentiment se purifie jusqu'à devenir inconditionné, charité pure, il atteint sa perfection dans l'attention, la compassion à l'égard du malheureux. Dieu n'eut tout d'abord aucune place dans les pensées de S. Weil née dans un milieu agnostique. Mais elle vit ensuite dans l'amour de la vérité l'une des formes implicites de l'amour de dieu. Dans cette quête, la part de l'intelligence est grande, mais s'il faut épuiser toutes ses ressources, il convient également de reconnaitre ses limites. Si l'on désire la vérité et si l'on sait l'attendre, vient un jour ou celle-ci est révélée. S. Weil en fit l'expérience dans ''une soudaine emprise du christ sur elle-même'', alors qu'elle n'avait pas encore lu les mystiques et qu'elle n'aurait jamais imaginé la possibilité d'un contact direct avec dieu. Le malheur et la beauté du monde sont les deux voies par lesquelles on pénètre au sein du mystère. A la folie d'amour de dieu qui s'est retiré en créant, répond la folie d'amour de l'homme qui se vide pour rendre à dieu sa place et le laisser aimer à travers lui. L'amour de soi, pour S. Weil, est d'abord attention à la partie supérieure de son individu, et conscience d'une vocation à accomplir: vocation personnelle (qui passe par la ''porte étroite''. . .