Thèse soutenue

La frustration magnétique : quelques manifestations expérimentales, leur simulation et une approche théorique

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Auteur / Autrice : Philippe Lacorre
Direction : Gérard Férey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Le Mans
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des oxydes et fluorures (Le Mans)
Autre partenaire : Université du Maine. UFR de sciences exactes et naturelles (Le Mans)

Résumé

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Le problème de frustration magnétique est abordé successivement au niveau expérimental, par simulation numérique puis sur un plan théorique. Les structures magnétiques de quelques fluorures d'éléments de transition 3d sont résolues par diffraction neutronique sur poudre et analysées en terme de frustration magnétique (KCrF4, KMnFeF6, CsCoF4, Ba2Ni3F10). Dans d'autres composés, la présence de frustration n'a pu être confirmée, soit qu'elle soit peu probable (BaMnFeF7), soit que les principaux mécanismes de couplage restent encore à élucider (Cr2F5). Un programme de simulation numérique de structures magnétiques est présente, le programme MCMAG. Base sur une méthode heuristique d'optimisation (la technique de recuit simulé, appliquée à l'algorithme de Metropolis), ce programme versatile permet de déterminer la (une) configuration d'état fondamental d'un système de spins en interaction. Les structures magnétiques simulées de plusieurs fluorures frustres, dont ceux étudiés plus haut, reproduisent parfaitement, à partir d'hypothèses raisonnables de couplages, les configurations déterminées expérimentalement. Pour certains composés, le comportement thermique des structures magnétiques et leur évolution sous l'influence d'un champ magnétique externe ont été reproduits au moins qualitativement. Une méthode de mesure du taux de contrainte dans les structures magnétiques frustrées est présentée. Dans cette approche classique, la fonction de contrainte d'un système magnétique est définie, au signe près, comme le rapport entre l'énergie d'échange du système et son énergie d'échange virtuelle si toutes les interactions y étaient satisfaisaites. Cette grandeur intensive, toujours comprise entre -1 et +1, permet d'établir une échelle de frustration pour les systèmes magnétiques en interaction. Dans ce type de description, la frustration peut avoir deux origines : une origine intrinsèque, lorsque seules les interactions entrent en compétition, ou une origine extrinsèque, lorsque la contrainte est causée par des paramètres externes à l'échange (champ magnétique, anisotropie,. . . ). Les simulations entreprises sur deux familles de systèmes frustrés classiques montrent qu'un taux de contrainte extrinsèque élevé correspond à un comportement fluctuant (entropie non nulle à T = 0). Parallèlement, un rapprochement est tenté entre la valeur (classique) du taux de contrainte dans deux réseaux périodiques frustrés, et l'importance des effets quantiques liés à la frustration dans ces réseaux. Le ''taux de frustration'' tel que défini à partir de la fonction de contrainte, pourrait être relié à certaines propriétés physiques des systèmes frustrés.