Français et reo maohi dans l'aire tahitianophone : bilinguisme ou semi-linguisme double ?
Auteur / Autrice : | Antoine Perini |
Direction : | Louise Dabène |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Mots clés
Résumé
Le primat du verbe dans la culture polynesienne, essentiellement de tradition orale, pourrait laisser inferer l'usage de la parole comme moyen communicationnel privilegie ; en realite il n'en est rien. Le verbe, jadis, n'etait point le vehicule de la communication pour le peuple car reserve aux tenants du pouvoir ou a ceux parlant en son nom (sorciers ou orateurs) ; un langage de remplacement, a base de gestes et de mimiques, lui fut donc substitue qui, l'economie linguistique encore tenace aidant, a perdure jusqu'a nos jours. Le repertoire communicatif de l'apprenant tahitianophone, ''mixte'', compose de mimogestualite conversationnelle, de reo maohi et de francais, s'accomode mal des exiqences institutionnelles, du contexte scolaire ou les deux langues sont en presence, et faute de politique linguistique et bilingue coherente developpe un semi-linquisme double qui l'handicape lourdement et hypotheque ses chances de reussite scolaire et partant, d'insertion sociale.