Éléments pour une macroéconomie néo-wicksellienne des mouvements de capitaux : le cas États-Unis - Europe (1980-1984)
Auteur / Autrice : | Marc Bassoni |
Direction : | André Cartapanis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Centre d'économie et de finances internationales (Les Milles, Bouches-du-Rhône) |
Résumé
Prenant acte du passage brutal de l'économie américaine au statut de débiteur net au niveau international, ce travail a pour objet de rendre compte de deux faits saillants qui ont marqué les relations entre les États-Unis et l'Europe dans les années récentes : 1 le renversement, dès 1981, de la position US nette au titre de l'investissement direct (entrées nettes de capitaux); 2 le renversement, dès 1983, de la position US nette au niveau des flux bancaires (entrées nettes de fonds). Ces deux renversements semblent tout d'abord indissociables des avatars de la conjoncture intérieure US : le premier d'entre eux a accompagné une grave récession ; le second s'est opéré dans un contexte de reprise vigoureuse. Ces deux renversements semblent également inaugurer un processus cumulatif : le drainage de l'épargne mondiale opéré par l'économie américaine s'est maintenu en dépit de l'amoncellement des périls, c'est-à-dire du creusement de profonds déséquilibres macroéconomiques sous-jacents. C'est justement pour rendre compte de ces deux caractéristiques que nous avons choisi d'aborder l'étude de ces deux renversements dans une perspective macro-dynamique, ouverte à la représentation des processus cumulatifs. A cette fin, l'étude prend appui sur un cadre analytique inspire de la macroéconomie wicksellienne; la notion d'instabilité intrinsèque du taux naturel d'intérêt, instabilité révélatrice des variations du ''climat des affaires'', y joue un rôle-clef. Deux idées-forces se dégagent de cette étude : 1. Ces renversements sont imputables, à titre principal, à un déphasage des ''climats des affaires'' entre l'Europe et les États-Unis au début de la présente décennie; un traitement économétrique relatif aux années 80 84 confirme ce fait; 2. Les mouvements de capitaux à destination des États-Unis, loin d'atténuer un tel déphasage, l'amplifient. Ils alimentent la bulle spéculative réelle indissociable de la croissance US des années 83 85, et renforcent, par là même, la divergence.