Thèse soutenue

Aspects juridiques des Accords d'Evian

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Auteur / Autrice : Zohra Beddiar-Brahmia
Direction : Jean-Paul Jacqué
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008)

Mots clés

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Résumé

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Les accords d'Evian ne peuvent être interprétés comme des traités internationaux, du moins jusqu'à l'échange de lettres du 3 juillet 1962, au motif que l'état algérien est né du démembrement de l'état français, et que ce démembrement ne serait effectif qu'après le référendum du 1er juillet 1962. De ce fait, les signataires algériens des accords d'Evian ne pouvaient, selon les autorités françaises, engager un futur gouvernement. Ils n'engageaient qu'eux-mêmes, d'une part à respecter le cessez-le-feu et, d'autre part, à faire campagne en vue du referendum pour l'autodetermination. Cette these se trouve en complete opposition avec celle des dirigeants algeriens. Ces derniers consideraient le referendum comme un simple acte de ratification d'une decision gouvernementale deja existante, car au moment de l'indépendance il n'était pas question de créer un état algérien, mais de concrétiser sa restauration, qui date du 19 septembre 1958. Une question mérite d'être posée : quelle est la valeur juridique des engagements pris par le gouvernement provisoire de la république algérienne ? La validité de l'accord de cessez-le-feu ne pose aucun problème : deux belligerants s'accordent pour ne plus tirer l'un sur l'autre. Le front de libération nationale qui tirait sur l'armée française était par cela même un négociateur valable et, capable de s'engager à ne plus tirer, était-il pareillement capable de s'engager à fixer en même temps le cadre de l'Algérie nouvelle ? La réponse à cette question diffère, que l'on se situe du côté français ou du côté algérien.