Essai sur l'évolution de la politique criminelle au Cameroun depuis l'indépendance
Auteur / Autrice : | Adolphe Minkoa She |
Direction : | Marc Puech |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit pénal et sciences criminelles |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
Au Cameroun, la politique criminelle a été un des axes législatifs prioritaires depuis l'indépendance. Parce que le droit pénal est apparu comme un élément essentiel de la politique volontariste de la ''construction nationale'', idéologie qui, sur le plan de ses objectifs, comporte deux volets (le développement économique et l'unité nationale), définit le développement par imitation du modèle européen, et présuppose la nécessité d'un état autoritaire. Ces deux derniers éléments constituent la trame sur laquelle va broder la nouvelle politique criminelle et expliquent aussi bien les éléments de continuité que les distorsions par rapport au droit reçu de la colonisation. Ainsi, si en termes de choix de société, la politique criminelle nouvelle se situe dans la continuité de celle héritée de la colonisation, cette dernière a été, sur un autre plan, jugée inadaptée aux exigences de la présupposition d'un système autoritaire, parce qu'elle serait ''trop respectueuse des libertés individuelles au détriment de l'intérêt général''. D'où un reflux d'autant plus important de l'inspiration libérale, que ce reflux est favorisé par la soumission du système judirique tout entier à un double phénomène inquiétant : d'une part, un ''constitutionnalisme redhibitoire'', et d'autre part, la ''transcendance du pouvoir sur le droit''. Mais cette politique criminelle a fait faillite, à l'image de l'idéologie qui la sous-tend et n'a pas véritablement généré le développement.