Thèse soutenue

Nouvelles données sur la biologie du cacaoyer (Theobroma cacao L. ) : diversité des populations, système d'incompatibilité, haploides spontanés : leurs conséquences pour l'amélioration génétique de cette espèce

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Auteur / Autrice : Claire Lanaud
Direction : Jean Pernès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences naturelles. Amélioration des plantes
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Plusieurs aspects de la biologie du cacaoyer impliqués dans son amélioration ont été abordés dans cette étude. Les techniques d'électrophorèse enzymatique ont été développées pour acquérir de nouveaux marqueurs génétiques, et ont permis d'identifier 9 loci polymorphes représentant 31 allèles possibles. Les études de diversité, faites sur différentes populations de cacaoyers sauvages et cultivés de provenances variées, ont montré la variabilité importante rencontrée dans l'espèce, et notamment parmi celles originaires de Haute Amazonie, ainsi que l'originalité d'autres populations. Des premières observations ont pu être faites sur la fixation possible, et plus ou moins complète de certains allèles dans de vraies populations sauvages observées en Guyane et au Venezuela. L'étude du fonctionnement du système d’incompatibilité, de type garréto-sporophytique, met en évidence la nature quantitative de la réaction d'incompatibilité: les interactions, créées par un mélange de pollen compatible et incompatible, en traînent une levée partielle de la réaction d’incompatibilité. Leur intensité dépend à la fois de la nature génétique et des proportions d'allopollen compatible et d'autopollen incompatible apportés en mélange sur les fleurs. En champs semenciers biclonaux où de telles pollinisations mixtes sont fréquentes, nous avons pu observer à l'aide des marqueurs enzymatiques, des taux souvent élevés de fèves, issues de l'autofécondation des géniteurs habituellement auto incompatibles lorsqu'ils ne sont pollinisés, de façon contrôlée, qu’avec leur propre pollen. L'étude des haploïdes spontanés de cacaoyer montre que leur origine est en partie liée à un phénomène de semigamie. A l’état haploïde doublé, des effets défavorables, dus probablement à leur état homozygote, peuvent se manifester sur tous les caractères, mais ne semblent pas être transmis aux descendants. Les haploïdes doublés issus d'un même génotype hétérozygote sont très variables et permettent la sélection de géniteurs plus performants que le parent d'origine; cependant, leur utilisation dans les pr0granmes d’amélioration se heurte encore à l'absence d'une méthode d'obtention d'haploïdes plus efficace. Ces résultats apportent des informations à la fois pour l'orientation des schémas de sélection et la diffusion du matériel végétal sélectionné; ils mettent l'accent sur la faible part de diversité génétique exploitée jusqu'à présent, et sur l'originalité du système d’incompatibilité chez le cacaoyer; ils montrent la nécessité d'un contrôle rigoureux des phénomènes d'incompatibilité dans les conditions naturelles de champs semencier, si l'on veut valoriser au maximum les sélections faites. Enfin, ils permettent une meilleure connaissance de la structure des populations et des conséquences que cela implique pour la gestion des ressources génétiques de cette espèce.