Sédentarisation et formes d'habitat au pays Zaïane (Maroc)
Auteur / Autrice : | Mamoune Amrani Marrakchi |
Direction : | Robert Fosset |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie et aménagement |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Forte d'une vingtaine de tribus, la confédération zaïane s'est installée sur une partie du plateau central et du Moyen Atlas au dix-septième siècle. Chaque tribu s'est forgée au moins deux territoires complémentaires répondant aux besoins d'une vie agro-pastorale transhumante. Celle-ci exigeait des déplacements saisonniers de l'ensemble du groupe social entre pâturages d'été (jebel) et pâturages d'hiver (azarhare). Pour ce faire, la population a toujours été subdivisée en groupements sociaux se réclamant d'une même descendance parentale, le douar. Exploitant collectivement des pâturages et des terres de culture, cette population avait adopté un habitat léger et mobile, la tente (khaïma). Quant aux constructions fixes en dur, elles n'ont été généralement introduites que par des forces extérieures de nature militaire ou religieuse. Le changement le plus important qu'ait connu le pays zaïane durant le vingtième siècle fut la ''melkisation'' de la terre (appropriation individuelle). Cet évènement décisif se déroula sur deux plans. L’espace et le temps, et provoqua des réactions en chaîne, l'espace zaïani fut transformé. L'accaparement des grandes superficies par les notables, conjugue a la croissance démographique et à l'introduction de l'économie capitaliste, eurent pour conséquences des disparités sociales très accentuées, l'éclatement des douars et la dispersion de l'habitat, l'extension de la culture céréalière aux dépens des forets et des terres de parcours, le déclin de l'élevage et la surcharge des terres ainsi que l'abandon de la transhumance. La masse des paysans déshérites et prolétarises a trouvé refuge principalement dans la ville de Khenifra, renforcée par le plus important marché rural (souk) de l'azarhare et par une administration d'importance régionale. Elle s'est aussi installée autour des souks fixes et épaules par une administration d'importance locale. Devenus de véritables petites villes a la marocaine, ces centres voient le développement d'une foule de petits emplois, de services et d'artisanat, répondant aux besoins et aux exigences limitées des nouveaux citadins.