La jeune fille, les pouvoirs et la mort dans la societe athenienne du 5eme siecle
Auteur / Autrice : | Geneviève Hoffmann |
Direction : | Claude Mossé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
L'analyse des personnages feminins de l'orestie, leur insertion dans des gestes ritualises et leur fonction dans l'economie du drame, permettent de mettre au jour une identite tragique de la jeune fille dont les caracteres s'apprecient par comparaison avec les filles du passe homerique et celles des societes barbares decrites par herodote. Le discours du medecin hippocratique, tout comme la stele, traduit la reconnaissance du corps virginal, circonscrit dans une negation de l'epouse. Quant a la place sociale de la jeune fille, elle met en jeu des pouvoirs et des tutelles concurrentes. En fait, l'etude de la dot et des alliances familiales revelent a la fois la volonte du pere de gouverner sa descendance par le mariage de sa fille et la mutation des strategies matrimoniales sur le plan politique. Il importe que la jeune fille demeure hors des territoires de la seduction pour mieux denoncer le piege d'amour et de mort qu'est le corps de la femme coupable d'adultere. Car ce delit revet, a athenes, une gravite exceptionnelle, pour tout dire, politique. L'efficacite du personnage, fille et soeur, se lit aussi a l'aune d'une societe isonomique, craignant en la jeune fille, instrument et miroir de l'autorite paternelle, une conception du pouvoir perimee et une menace de discorde potentielle. Contre ce danger, s'anime sur la scene du theatre la soeur, auxiliaire et agent de conciliation depourvu de connotation erotique. En athena, jeune fille divine, divinite poliade, se cristallisent les signes epures d'une reconnaissance a la mesure d'une identite civique.