Opium et finances coloniales : la formation de la régie générale de l'opium en Indochine (1860-1914)
Auteur / Autrice : | Chantal Descours-Gatin |
Direction : | Daniel Hémery |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Ce travail fait l'historique du rôle de l'opium dans les finances de l’Indochine depuis la conquête de la Cochinchine (1858-1862) jusqu'aux environs de la guerre de 1914-1918. L'établissement du monopole sur l'opium apparait très vite aux administrateurs coloniaux comme une providence pour un budget cochinchinois gravement déséquilibré. La Cochinchine va être le véritable laboratoire de la régie générale de l'opium créée à partir de 1900, à la fois comme modèle institutionnel et comme centre d'approvisionnement en drogue de toute l’Indochine française. Dès sa nomination, en 1897, Doumer va s'efforcer d'unifier et de développer l’Indochine. Par l'Arrêté du 7 février 1899, il crée le budget général de l’Indochine, destiné à financer les grands travaux d'intérêt général, et alimenté uniquement par les revenus indirects, au sein desquels les trois grandes régies (sel, alcools et opium) occupent une place prépondérante. La campagne internationale contre l'opium, qui se développe à partir de 1906, va remettre en cause cet édifice financier et placer la France au banc des accusés. Quelques années seulement après sa naissance, la régie générale de l'opium est ainsi condamnée à plus ou moins brève échéance, ce qui pose de graves problèmes à l'administration française, étant donne le poids de l'opium dans les recettes du budget général de l’Indochine.