Emprise feminine et courtoisie maritale pendant la grossesse
Auteur / Autrice : | Rabiaâ Khettache |
Direction : | Robert Pagès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Notre recherche peut debuter par une question : comment se fait-il que dans un grand nombre de societes ''traditionalistes'' et reputees androcrates (pouvoir de l'homme), tout l'entourage immediat, mais surtout le mari, se soumettent totalement pendant la periode de grossesse aux caprices les plus incongrus de la femme enceinte? notre hypothese est que la croyance aux ''envies'' durant la grossesse, comme phenomene psychosocial, masquerait a travers le pretexte bebe une attitude de courtoisie maritale non admise, et donc non reconnue comme telle par l'homme dans ses relations de couple. Cette hypothese met en avant le concept d'emprise comme concept central dans le sens que lui donne r. Pages (1986), c'est a dire de causalite. L'emprise exercee par la femme enceinte n'est pas sans rappeler celle exercee par la femme-amante dans l'amour courtois classique. Partant de ce fait, nous avons donc tente de definir les principes et les caracteristiques de l'amour courtois. C'est par rapport a ce cadre conceptuel que nous avons formule en termes theoriques notre problematique d'ensemble et les hypotheses qui la sous-tendent. Une premiere enquete a permis l'etablissement d'une typologie des formes et modalites de manifestation et de fonctionnement de la croyance aux ''envies''. La premiere experience avait pour but de verifier la destination de la courtoisie maritale (en faveur du bebe ou de la femme). Les resultats ont montre que le ''service'' rendu, en faveur du bebe, est nettement superieur a celui rendu en faveur de la femme. Cela confirme qu'il s'agit la plutot d'une reaction de norme (normemprise). Partant des resultats de la premiere experience, la deuxieme experience avait pour but de verifier la vulnerabilite de la croyance aux ''envies'', a travers la dissuasion. Les resultats montrent qu'en situation de non-croyance, les sujets sont les plus serviables envers leur epouse. Ces resultats, en apparence paradoxaux, confirment notre hypothese generale selon laquelle la croyance usuhereditaire (heredite par usage) est pretexte a la courtoisie maritale adressee a la femme.