Anthropologie du sang chez les Lobi (Burkina Faso - Côte d'Ivoire) : mise en scène d'un tabou
Auteur / Autrice : | Michèle Cros |
Direction : | Louis-Vincent Thomas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Résumé
L'anthropologie du sang est traitée en pays lobi au travers de la description et de l'analyse de la configuration de rôles que cette substance corporelle est tenue de jouer. Sont étudiées toutes les croyances et pratiques relatives aux différents types de sang. Il s'agit de comprendre pourquoi et comment le sang constitue un vecteur symbolique fort à efficacité idéologique puissante. Il est procédé a une mise en scène du tabou du sang, lequel se déploie dans quatre directions : 1) sang, corps et physiologie, 2) sang, femme et procréation, 3) sang, personne et maladie, 4) sang, homme et pouvoir. La notion d'amer surdétermine les messages véhiculés par le sang, ou plutôt par les sangs, pour autant que chacun d'eux occupe une place spécifique par rapport au statut du sang en général. Ainsi par exemple, la gent masculine s'approprie et transforme l'amer néfaste dont sont pourvues naturellement les femmes menstrues et parfois les hommes suite au sang verse à la guerre ou à la chasse, en un amer faste de l'ordre du sacre grâce à l'épanchement culturel du sang sacrificiel. Au sang exhibe de témoigner de la différence sexuelle, voire de justifier l'inégalité sociale entre ceux qui le versent a terre de manière volontaire et celles qui en subissent l'écoulement périodique. On retrouve et explique enfin l'origine de son statut dont on souligne l'évolution actuelle à un moment ou les vengeurs de sang ont presque tous disparu. En dernier lieu sont poses les prolégomènes à une future anthropologie générale du sang.