La fiction de Richard Brautigan : construction et déconstruction
Auteur / Autrice : | Marie-Christine Agosto |
Direction : | Jean-Robert Rougé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études nord-américaines |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
L'œuvre narrative de Brautigan, caractérisée par la fragmentation et la discontinuité, manifeste une volonté de déconstruction systématique de la réalité socio-économique, historique, culturelle et personnelle, et traduit aussi les failles et les errances de la perception. En fait, Brautigan simule les récits traditionnels pour mieux démonter les mécanismes de la narration (d'où les effets humoristiques et parodiques). L'analyse des structures narratives révèle le rejet de l'histoire comme force structurante et l'intrusion de la force proliférant de l'imaginaire. Le texte se construit dans un langage vertical (discours par l'image) fondé non plus sur des relations logiques et rationnelles mais sur des glissements et transformations du réel. Domaine de l'instabilité et de la mouvance, la fiction devient le lieu de l'éphémère et du rêve, et définit une esthétique de l'instant. Elle privilégie une vue solipsiste et impressionniste du monde, évolue dans l'espace et la durée intérieurs du narrateur, et détermine une connaissance de contemplation et non de raison. Dans les diverses tendances du postmodernisme, la fiction de Brautigan tient à la fois des deux extrêmes : nihiliste et visionnaire.