Les silences du recit dans les ''chroniques'' de jean giono. Un roi sans divertissement, noe, les ames fortes, les grands chemins, le moulin de pologne, le deserteur, l'iris de suse
Auteur / Autrice : | CATHERINE MAHERAULT |
Direction : | Michel Raimond |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
L'etude porte sur les silences du recit, sur le ''non-dit'', sur l'ambiguite dans les chroniques de jean giono qui s'echelonnent d'octobre 1946 a novembre 1969. En premier lieu, il ressort que la chronique repose sur un vide: l'ecrivain transpose le reel mais ne peutrendre compte de son foisonnement. Il fait un tri et ne peut pas raconter les evenements dans leur succession lineaire: nombreuses sont les ellipses temporelles (exterieures a la chronique ou au coeur meme du recit). Giono met en scene des personnages lacunaires et enigmatiques, voire des personnages en creux. L'etude des modalites du recit fait ensuite apparaitre le gout de giono pour le mystere et le secret. Ces recits sont faits par des narrateurs (s'exprimant a la premiere ou a la troisieme personne) qui filtrent l'information. Le lecteur doit se contenter d'une information deformee (mensonges, oublis, affabulations) et indirecte (multiplication des points de vue, recit de biais, mise a l'ecart du narrateur). L'etude se referme sur une reflexion a propos de ces oeuvres qui sont une enigme, un piege tendu a notre perspicacite et qui ne proposent jamais de solutions. La curiosite, le gout du ''suspens'', du jeu, l'attrait pour les intrigues policieres expliquent partiellement le recours a un langage d'elision. La vraie raison est autre: les silences sont revelateurs de la difficulte de vivre. Pour communiquer ce savoir, cette peur de ''l'ennui'', giono est finalement contraint de parler par paraboles.