L'organisation sociale en ifriqiya sous les fatimides

Social organization in ifriqiya on fatimids'reign

• Auteur / Autrice : Hassan Amdouni
• Direction : Dominique Sourdel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

Les fatimides prirent le pouvoir en ifriqiya en 296 909, a une epoque ou le pays etait deja sensibilise aux conflits doctrinaux entre le pouvoir et le peuple. Les aghlabides, leurs predecesseurs, etaient rejetes pour leur tendance mu'tazilite; les fatimides, eux, furent rejetes pour leur shi'isme isma'ilien qui s'opposait au sunnisme maledite de la population ifriqiyenne. Les califes fatimides consoliderent donc leur pouvoir grace a l'appui de leurs allies berberes kutamites et de leurs partisans isma'iliens. Dans le peuple ifriqiyen, les hommes de religion, en majorite malekites, jouissaient du respect et de la ferveur populaire : ensemble, ils denierent aux fatimides cette legitimite au pouvoir que ces derniers revendiquaient. Ces hommes de religion eduquaient le peuple, le soutenaient, et prirent aussi les armes, aux cotes d'abu yazid, ''l'homme a l'ane'', contre les fatimides. Cette epoque fut aussi celle de brillants hommes de lettres et hommes de sciences, et vit l'apogee de la fameuse ''ecole medicale de kairouan''. Economiquement, l'ifriqiya atteignit son plein essor, veritable plaque tournante du commerce de ce temps, a la fois riche de la mer et riche de sa terre fertile. Socialement, le pays etait varie en ethnies et en milieux sociaux, aux interrelations multiples. Seul element nouveau apporte par les fatimides : l'obedience a leur doctrine devint un facteur de mobilite sociale. Rejetes pourtant, pour des raisons doctrinales, par la majorite de la population, les califes fatimides allerent fonder le caire et s'etablir en egypte : en 362 973, les savants malekites avaient toujours autant d'audience dans le peuple, en definitive plus uni que jamais.

The fatimids established their domination in ifriqiya in the year 296 909, at a time when the country was already sensitized toward doctrinal conflicts between power and people. The aghlabids, their predecessors, had been rejected for their mu'tazili inclination; the fatimids were rejected for their isma'ili shi'ism which opposed to the maliki sunnism shared by the ifriqiyan population. Fatimi caliphs then consolidated their authority with the help of their allies, the kitami berbers, and of their ism'ili partisans. Within ifriqiyan people, men of religion, most of them maliki, enjoyed popular deference and fervour : together, they denied to the fatimids the legitimacy to the rule they claimed. These men of religion educated the people, supported them, and also took arms, side by side with abu yazid, against the fatimids. That time was also the time of brilliant men of letters and men of learning, and witnessed the acme of the famous ''medical school of kayrawan''. Economically, ifriqiya reached its full soar, as a true turning point of trade at that period, both rich of the sea and rich of its fertile land. Socially, the country was varied with different ethnical groups and different social groups, linked by multiple interrelations. The only new