Les raisons de l'ecriture : analyse de l'oeuvre romanesque de luigi pirandello
Auteur / Autrice : | Dominique Budor |
Direction : | Claude Perrus |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études italiennes |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Fortement signifiante quant a l'histoire du sujet-scripteur et lourde des effets ideologiques de l'apparition de chaque texte au sein du texte general, l'oeuvre romanesque de luigi pirandello se caracterise par le jeu en elle d'une combinatoire qui situe la force productrice du sens - au-dela des configurations des enonces - dans l'enonciation meme. La tension phatique s'accentue au fil des romans : l'ecriture devoile sa fonction primordiale de mise en scene du probleme d'iden- tite tandis que le lecteur, enferme dans le texte, devient le parte- naire necessaire et soumis du dialogue avec lui-meme par lequel l'auteur se tend vers l'espoir d'une semiose illimitee. L'ecriture se heurte neanmoins aux formes de spectacle (le theatre et le cinema) qui, au detour du siecle, inscrivent l'oeuvre d'art dans le marche sous le signe du travail et de l'argent, et revelent les insuffisances de l'ecrit dans ces conditions modifiees d'emission et surtout de recep- tion. La litterature ne peut restaurer son pouvoir qu'en faisant du verbe un instrument vengeur et de l'acces au theatre l'occasion d'offrir a l'imaginaire l'espace de sa mise en scene. Enfin, dans une ecriture mue par les urgences de la compensation et du defoulement, s'inscrivent les dechirements du vecu. Des procedures de detournement exhibent plus qu'elles ne cachent l'impossible accord entre la ten- sion erotique qui pousse vers l'autre et la ferveur d'ecriture qui fait du moi son propre objet de desir : seule l'actrice, en tant qu'elle se constitue en ''corps'' de l'ecriture, remedie a cette divi- sion du moi et fonde le pouvoir du poete, refusant la traumatisante naissance et la douleur d'etre homme, pirandello se construit ecrivain.